Cockpit du printemps 2010: La santé des patrons en question

Cockpit du printemps 2010: La santé des patrons en question

Lire l’article en pdf

Partant du constat que la santé des dirigeants de PME n’avait jamais été Etudiée, l’économiste Olivier Torrès vient de créer un observatoire dédié à ce sujet.

La santé des patrons en question

Le premier observatoire national sur la santé des patrons a vu le jour en janvier 2010. Baptisé Amarok (un proverbe esquimau estimant que la société doit protéger ceux qui la font vivre), l’organisme ciblera en premier lieu les dirigeants de PME, les artisans et les auto-entrepreneurs. Il compte suivre de près quatre facteurs en particulier : la surcharge de travail, l’incertitude face à l’avenir, le stress et la solitude. Amarok est né de la volonté du chercheur en Économie Olivier Torrès qui a constaté que les PME étaient les grandes oubliées des sciences sociales et médicales,

à la différence des grandes entreprises, souvent plus médiatisées sur le sujet. L’économiste note également que la souffrance liée au travail des entrepreneurs est nettement moins entendue que celle des salariés. Alors que l’on parle régulièrement de la santé des premiers, celle des seconds reste un mystère dans la mesure où la plupart des dirigeants estiment ne pas avoir à mettre en  avant leurs faiblesses face à leurs employés ou leurs clients. Doté d’un budget d’un million d’euros pour cinq ans et financé, pour le moment, uniquement par des mécènes tels que le groupe April, Amarok devrait être en mesure de rendre ses premières conclusions d’ici la fin de l’année

Augmentation des défaillances d’entreprises en 2009

En 2009, le nombre d’entreprises françaises défaillantes a augmenté de 18 %, avec 66 119 sociétés en redressement ou en liquidation judiciaire*. C’est lors du 1er semestre 2009 que l’impact de la crise s’est fait le plus durement sentir. Le dernier trimestre de l’année marque en revanche un recul des défaillances de 3 %. Conséquence de cette augmentation, la somme totale des fonds non perçus par les fournisseurs de ces entreprises défaillantes est passée de 4 345 millions d’euros en 2008 à 4 887 millions d’euros en 2009, soit une progression de 13 %. En moyenne, les encours fournisseurs sont deux fois plus élevés que les dettes financières des entreprises. Les sociétés ont donc tout intérêt à se prémunir contre les impayés et à optimiser la gestion de leur trésorerie. Si les micro-entreprises restent traditionnellement les plus fragiles, ce sont les PME (de 50 à 100 salariés) qui ont payé le plus lourd tribut à la crise en 2009 (+ 62 % de défaillances). Et si les cinq premières années d’une société demeurent les plus risquées (+ 23 % de défaillances en 2009 pour cette catégorie), aucune entreprise n’est à l’abri puisque les structures de plus de 50 ans ont, elles aussi, subi une forte progression de leurs défaillances (+ de 21 % de défaillances en 2009 pour cette catégorie). Notons que les secteurs les plus touchés sont l’industrie (notamment les métaux), la construction, et le transport et logistique. Enfin, les régions les plus marquées par les défaillances sont l’Alsace, le Nord-Ouest (Basse-Normandie, Poitou-Charente, Pays de la Loire) et la région Rhône-Alpes.

* Sources : Coface et Altarès